LA RéCOLTE DES ASPERGES PLUS DIFFICILE QUE JAMAIS

Premier légume de la saison, l'asperge fait toujours le bonheur de nombreux gourmands quand elle arrive. Cette arrivée cause toutefois bien des maux de tête aux fermiers, qui manquent de bras pour les récolter cette année.

Le manque d'employés est tel qu'à la ferme Roberge-Bernier de Sherbrooke, on s'inquiète de l'avenir de cette culture pourtant si appréciée des consommateurs.

Les jeunes, je ne sais plus où ils sont. Peut-être que l'engouement de travailler dehors n'est plus là. Je trouve ça dommage parce qu'on a besoin de ces gens-là pour nous aider à persévérer dans ce domaine. Ce n'est pas facile, a fait savoir la copropriétaire de la ferme, Lyne Roberge.

Devant cette situation, il serait facile d'avancer que les fermes n'ont qu'à se tourner vers les travailleurs étrangers pour assurer la récolte. Cependant, il est trop difficile, voire impossible pour la copropriétaire d'en faire l'embauche en si peu de temps.

Pour seulement trois semaines, c'est impossible. Il faut les accueillir, il faut qu'ils couchent ici et je ne suis pas organisée pour ça, affirme celle qui se dit prête à payer ses employés plus cher que le salaire minimum.

De longues journées

En attendant du renfort, Lyne Roberge et son conjoint Michel Bernier passent de longues journées au champ, question de réussir à répondre à la demande. Ils se désolent de cette pénurie.

On travaille plus fort, c'est sûr. C'est fatigant parce que les autres années, on avait plusieurs étudiants. Cette année, on n'est pas chanceux, a témoigné Michel Bernier.

Ce week-end, une seule étudiante travaillait au champ pour récolter des asperges. Rania Oubibette fréquente le Collège régional Champlain de Sherbrooke.

Des journées comme samedi, il y avait beaucoup d'asperges à prendre et ça se voyait qu'on manquait d'employés. Dimanche, ce n'était pas si pire vu qu'il a fait froid dans la nuit et qu'il n'y avait pas tant d'asperges à prendre.

Une amie de la famille Roberge-Bernier a même accepté de prêter main forte au couple de propriétaires.

Je suis d'abord venue samedi matin. Effectivement, j'avais mal dans les épaules et dans le bas du dos, mais dimanche matin, je me suis relevée, s'est exclamée Danielle Charest.

Passer le flambeau

Contre vents et marrés, Lyne et Michel ne se découragent pas. Ils préparent même actuellement leur relève. Trois actionnaires, dont fait partie Joshua Boucher, veulent diversifier les activités de l'entreprise.

On a pensé relocaliser la ferme, la rapetisser un peu et travailler peut-être plus les fruitiers, comme les pommes, les poires, les prunes et tout.

Si les clients continuent d'affluer à l'une des aspergeraies de la région, ils sont peu nombreux à savoir que l'avenir est incertain.

D'après le reportage de Jean Arel

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