INTERVIEW: UNE BRASSERIE SANS ALCOOL, C'EST LE PARI RELEVé PAR LAURENT DRèGE, COFONDATEUR DE LA BRASSERIE PARALLèLE

Un défi de taille que Laurent Drège et son associé Guillaume Soares ont tenté de relever en 2019, offrir aux consommateurs des alternatives sans alcool pour apprécier les moments de convivialité autour d'une bonne bière, mais sans subir les conséquences de l'alcool. Telle est l'idée derrière la Brasserie Parallèle. La gueule de bois, les nausées et les maux de tête sont remplacés par des boissons rafraîchissantes qui se distinguent nettement de celles des grandes surfaces. Parmi elles, on retrouve les kéfirs de fruits, la houblonnade et les trois différentes bières sans alcool. En janvier, le marché des boissons 0 % alcool s'accélère avec le mouvement du Dry January, qui consiste à ne pas consommer d'alcool pendant tout le mois de janvier. Laurent revient notamment sur l'importance de cette période de l'année pour leur entreprise...

"Une brasserie dont la vocation est d'offrir des alternatives sans alcool pour l'apéro"

Q: Quelle est l'idée derrière une Brasserie sans alcool et que produisez-vous?

" La Brasserie Parallèle, c'est une brasserie un peu particulière, puisque c'est une brasserie dont la vocation est d'offrir des alternatives sans alcool pour l'apéro. Des alternatives que l'on voudra toujours bonnes, parce que l'apéritif, c'est plaisir, il faut avoir des produits qui ont du goût, toujours bio. C'est vraiment notre ligne de conduite."

Q: Quelles boissons produisez-vous à la Brasserie Parallèle?

"On propose différents types de boissons sans alcool. D'abord le kéfir de fruits, qui est une boisson fermentée sans alcool, un peu entre un soda et une bière en termes de goût, produit ici dans notre brasserie à Floirac. C'est avec ça qu'on s'est lancé au tout début en 2019."

"On produit aussi ici une boisson qui s'appelle la houblonade, qui est une boisson à base de houblon avec une infusion pétillante de houblon et absolument sans sucre, très goûtue. Et on propose également toute une gamme de bières sans alcool. On a trois références, une blonde, une blanche et une IPA, pour tous les gens qui aiment le goût de la bière mais qui ne veulent pas l'alcool."

Q: Comment faire du kéfir?

"Pour faire le kéfir, (c'est une boisson fermentée sans alcool et qu'on va réaliser grâce à un levain naturel [...]) ce sont des levures et des bactéries qui vivent en symbiose. On va lui donner un peu de sucre de canne, des abricots secs et du jus de citron. On plonge tout ça dans l'eau, on met ça en chambre de fermentation pendant 48 heures à une température de 25 degrés."

"Au bout de 48 heures, on a une boisson qui est fermentée sans alcool, très légèrement pétillante. A partir de ce moment-là, on va pouvoir créer nos recettes en ajoutant des purées de fruits, des jus, des infusions, des épices, mais jamais d'arômes et toujours en bio."

"Le Dry January mène à se poser des questions sur sa consommation d'alcool"

Q: Comment le Dry January impacte votre marché?

"Le Dry January c'est un temps fort, surtout aujourd'hui, parce qu'il y a vraiment un moment où tout le monde, tous les journalistes, les médias s'intéressent beaucoup à la consommation du sans alcool. Et donc c'est un moment où il y a des nouveaux consommateurs qui vont s'intéresser à nos boissons, c'est hyper intéressant pour ça [...] Le mois de janvier est connu de toute façon à la base pour être un peu le mois "détox" pour nettoyer les excès des fêtes. "

Q: Pensez-vous que le Dry January aide les consommateurs à répondre à de vrais problèmes d'alcool?

"Pour le coup, là où le Dry January est vraiment intéressant c'est que ça amène à se poser des questions sur sa consommation d'alcool. En fait, quand on s'oblige ou qu'on se challenge à ne pas boire pendant une semaine, deux semaines ou un mois, ou si on le fait en entier, on se rend compte qu'il y a plein de moments où on boit de l'alcool un peu par réflexe, parce qu'il n'y a pas d'autre chose ou parce qu'on se sent obligé un peu socialement."

"On peut avoir une vie sociale sans boire d'alcool, donc c'est en ça que c'est très intéressant, même sur le long terme, c'est de pouvoir re-questionner sa consommation d'alcool."

Q: Où les consommateurs peuvent retrouver vos boissons?

"En termes de prix de vente, nos produits sont vendus en général à peu près au prix d'une bière artisanale. Donc, ça va être autour de 2,95€ en magasin. Après, en bar, c'est un peu plus cher parce qu'ils ont des frais de service un peu plus élevés. Le prix ne doit pas être une barrière."

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2025-01-27T14:38:07Z