BIèRE ET VIN AU DéPANNEUR : QU’EN EST-IL DE LA CONSIGNE?

Dès l’automne, les Ontariens pourront acheter de la bière et du vin dans les dépanneurs et épiceries de la province. Dès 2026, certains supermarchés et dépanneurs qui en vendront seront aussi responsables de la consigne de ces contenants, une nouvelle qui en inquiète certains, mais qui en réjouit d’autres.

Après le 5 septembre, tous les dépanneurs admissibles pourront vendre de la bière, du cidre, du vin et des boissons alcoolisées prêtes à boire. Les supermarchés suivront le 1er novembre.

Les Beer Store reprennent depuis 1927 les bouteilles – puis, les cannettes – de bière vides, selon son site web. Dès 2026, tous les commerçants qui vendent de l’alcool et qui se trouvent à plus de 5 kilomètres d’un Beer Store devront accepter la consigne. Puis, en 2031, les Beer Store cesseront de reprendre les contenants vides.

Selon Sebastian Prins, porte-parole du Conseil canadien du commerce de détail, en ce moment, ces commerçants n’ont pas les infrastructures nécessaires pour accueillir les contenants vides.

C’est donc le gros problème [de cette annonce gouvernementale], estime-t-il.

Selon lui, ils n’ont pas de convoyeurs et de salles réservées au recyclage. Il y a déjà pas mal de magasins où on ne peut pas construire d’infrastructures et on n’a pas de temps pour faire cela.

Or, Mario Laquerre souligne que ces commerçants ne sont pas équipés non plus pour vendre [ces produits].

L’enseignant au Centre universitaire de formation en environnement de l'Université de Sherbrooke et ex-directeur à Recyc-Québec rappelle que ça fait des années que [les commerçants] demandent le droit de vendre [de la bière] donc il serait un peu mal placé de dire : "Oh, on n'est pas capable de les récupérer, mais on peut les vendre".

Selon M. Prins, ce sont surtout les succursales en milieu rural qui auront de la difficulté à s’adapter.

La mise en place d'infrastructures prend beaucoup de temps. Même quelque chose d'aussi simple que d'installer un distributeur automatique inversé devant votre magasin. Ce n'est jamais si simple.

M. Laquerre voit la nouvelle d’un autre œil : il se réjouit de la multiplication du nombre d’endroits qui acceptent la consigne. À partir du moment où il y a plus de points de récupération, il y a plus de chances d'augmenter le taux de récupération.

De son côté, Ashley Wallis, directrice associée d’Environmental Defence, pense que la province devrait aller plus loin en créant un programme de consigne de produits tels que les canettes de boissons gazeuses et les boîtes de jus de fruit. Elle aimerait que le gouvernement provincial impose la consigne élargie.

Les autres provinces qui ont des systèmes de consignation pour tous les contenants atteignent des taux de retour et de recyclage de 75 à 85 %. En Ontario, où l’on met nos contenants de boissons non-alcoolisées dans le bac bleu, le taux de recyclage est d’environ 50 %, parfois moins note-t-elle.

Avec des informations de CBC et de Lounan Charpentier

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