ÉPICERIE : MéFIEZ-VOUS DES GRANDS FORMATS

Au supermarché, les grands formats ne vous en donnent pas toujours plus pour votre argent que les petits. Même le prix par 100 g peut vous induire en erreur. Voici comment vous y retrouver.

Je me sens toujours un peu étourdi dans la rangée des céréales à l’épicerie, non sans raison. Il existe 114 formats de boîte — 114 ! —, chacun contenant une quantité différente de Cheerios, Raisin Bran, Shreddies ou Croque Nature, révèle un rapport produit par l’entreprise québécoise 100 grammes, dont l’outil en ligne gratuit aide à faire des choix économiques au supermarché.

Pour les personnes qui, comme moi, cherchent à en avoir le plus possible pour leur argent, cette avalanche d’options à considérer est un défi qui se répète dans chaque allée. Lequel des 33 formats de pain, 17 de fromage, 16 de yogourt et 12 de jus recensés par 100 grammes offre le meilleur rapport quantité-prix ? Et ne parlons pas du papier de toilette, avec les mentions du genre « 30 rouleaux = 80 rouleaux »…

Oui, il est possible de prendre des raccourcis en optant systématiquement pour le plus grand format. Celui-ci est, en moyenne, 18 % moins cher que le format de taille normale d’une même marque, révèle l’analyse. Une conclusion obtenue en suivant l’évolution des prix de 3 400 produits d’épicerie sur une période d’un an. 

Mais les auteurs du rapport préviennent dans la foulée que « chaque semaine, des dizaines de produits réguliers battent les grands formats ». Au moment d’écrire ces lignes, il est par exemple plus avantageux chez Walmart d’acheter le paquet de 120 g de fromage Babybel à 3,77 $ que celui de 360 g à 12,98 $. Bref, pour faire le meilleur choix, pas le choix : vous devez prendre le temps de comparer les rapports quantité-prix de tous les produits. 

Prix par 100 g

Au Québec, les consommateurs obtiennent un coup de pouce de la Loi sur la protection du consommateur : les supermarchés sont obligés d’indiquer sur l’étiquette le « prix par unité de mesure ». Mieux vaut toutefois ne pas oublier vos lunettes : cette information se trouve habituellement en tout petits caractères sous le prix affiché sur l’étagère.

C’est grâce au prix par unité de mesure que j’ai pu déterminer, en un coup d’œil, quel format de fromage Babybel était le plus économique. L’étiquette du petit paquet indiquait 3,14 $ par 100 g, soit moins cher que les 3,61 $ par 100 g pour le grand format.

Hélas ! Il arrive régulièrement que le prix par unité de mesure n’apparaisse pas sur une étiquette, notamment lorsqu’il y a un rabais ou une promotion quelconque — oui, cela contrevient à la loi. Dans un tel cas, vous devrez vous servir de la calculatrice sur votre téléphone pour faire le calcul vous-même. 

La formule est simple : il suffit de diviser le prix par la quantité — assurez-vous cependant d’utiliser la même unité de mesure, par exemple des grammes avec des grammes, des millilitres avec des millilitres. Le produit pour lequel vous obtenez le plus petit chiffre est le choix le plus économique. 

Lorsque l’option la plus avantageuse est bel et bien le grand format, pensez-y tout de même à deux fois avant de le mettre dans votre panier. Si vous vivez seul, aurez-vous vraiment le temps de tout manger avant la date de péremption ? Sachez aussi que des études ont démontré que les grands formats nous incitent à manger davantage. Si vous — ou vos ados — passez à travers le sac de chips familial aussi rapidement qu’à travers le petit, vous n’économisez pas…

Attention aux exceptions

Pour certains produits, le prix par unité de mesure peut être trompeur ou difficile à comparer. C’est le cas notamment des produits auxquels il faut ajouter de l’eau, tels les soupes, les sauces et les jus. Ici, il faut plutôt considérer le rendement. 

Un exemple vu chez Maxi cette semaine : la sauce en poudre pour dinde. Le sachet de marque Knorr et celui de marque Club House reviennent tous deux à 5 $ par 100 g. Du pareil au même ? Eh non : les instructions à l’arrière indiquent qu’un sachet de sauce Knorr donne 300 ml, comparativement à 250 ml pour celui de Club House. La première marque est donc la plus avantageuse. 

Les bouillons sont un autre bon cas de figure. Dans la même épicerie, le pot de 150 g de bouillon de poulet en poudre de marque Knorr est offert à 3,99 $, soit 2,66 $/100 g. Le contenant de 250 ml de concentré de même marque, lui, est à 6,49 $, soit 2,60 $/100 ml. En regardant le prix par unité de mesure, la deuxième option peut sembler plus avantageuse. Or, l’un est en grammes et l’autre en millilitres ; c’est l’équivalent de comparer des pommes avec des oranges. 

La solution, une fois de plus, consiste à considérer le rendement de chaque produit. Le pot de poudre permet de faire 44 tasses de bouillon, ce qui revient à 0,09 $ par tasse. Pour le concentré, c’est plutôt 33 tasses, ce qui revient à 0,20 $ par tasse. Soudainement, le meilleur choix est évident.

Notez que comparer le rendement est aussi utile dans la rangée des produits nettoyants, tout comme à la quincaillerie, où plusieurs substances vendues nécessitent d’être diluées dans de l’eau. 

Et le papier de toilette ?

Devant un paquet de papier de toilette de « 12 rouleaux = 24 rouleaux » à 6,99 $ et un autre de « 20 rouleaux = 48 rouleaux » à 12,99 $, pas facile de s’y retrouver. Le prix par unité de mesure affiché par les épiceries n’aide guère : il indique le prix par rouleau. Or, le nombre de feuilles par rouleau varie d’un produit à l’autre… 

Ici aussi, il faut sortir sa calculatrice. Cherchez sur le paquet le nombre de feuilles par rouleau, puis multipliez-le par le nombre réel de rouleaux — et non « l’équivalent ». Ensuite, divisez le prix par le résultat. Vous obtiendrez ainsi le prix par feuille. Plus il est bas, plus c’est avantageux !

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