DES CUISINES COLLECTIVES POUR CRéER DES LIENS AVEC LES NOUVEAUX ARRIVANTS

Dans la salle communautaire de Métabetchouan–Lac-à-la-Croix, ça sent bon le maïs grillé et la coriandre. Un petit groupe s’affaire à couper le nopal, une sorte de cactus typiquement mexicain qui servira plus tard à concocter une salade. C’est soir de cuisine collective.

Le but est d’enseigner aux citoyens de Métabetchouan la culture culinaire des nouveaux arrivants. Les travailleurs étrangers sont de plus en plus nombreux à être embauchés dans les entreprises du coin. On essaie de développer des activités pour aller chercher ces personnes-là et qu’elles rencontrent les gens de chez nous pour faire un beau mélange , explique la technicienne en loisirs pour la municipalité Jennifer Potvin qui est derrière cette idée. Partager un repas tous ensemble représente le liant parfait pour que tout ce monde apprenne à se connaître. 

Un soir, la Tunisie est à l’honneur, l’autre soir, c’est l’Australie, et ce soir, c’est le Mexique avec Almendra Ornelas comme chef cuisinière. Elle est arrivée au Saguenay–Lac-Saint-Jean il y a à peine deux ans. Elle n’habite pas à Métabetchouan, mais elle est à Saguenay depuis moins de deux ans. Jennifer Potvin a usé de ses contacts aux quatre coins du Saguenay–Lac-Saint-Jean pour que les citoyens découvrent les saveurs du monde. 

Avez-vous déjà mangé des tacos? demande Almendra en tout début d’atelier. Elle explique ensuite à quoi ressemblent les tacos de son pays d’origine et pourquoi les Mexicains en raffolent autant.

Quand on parle de tacos ici on pense souvent à des tortillas croustillantes avec de la viande hachée et de la salade. Ce n’est pas du tout ce qu'on mange au Mexique, malheureusement pour vous là parce que ce n’est vraiment pas bon , dit-elle en s'esclaffant. Elle a le rire facile et un accent qui se mêle joyeusement avec les expressions saguenéennes qu’elle glisse ici et là dans ses phrases.

Pendant deux heures, les participants sont concentrés sur leur tâche. Certains confectionnent des tortillas de maïs. Almendra a pris soin d’expliquer la technique traditionnelle. 

Deux femmes préparent le guacamole. Les outils de cuisine sont rudimentaires, mais peu importe.  La technique est bien enseignée et les premiers tests de goût sont concluants. À côté, une résidente du coin, Jennifer Nguyen, traduit les étapes de préparation de la salsa à sa conjointe, une Américaine native de New York et qui apprend le français. Pour elle, c’est sa façon de s’intégrer, de connaître de nouvelles personnes.

Il règne un heureux chaos dans cet ancien presbytère transformé en salle multifonctionnelle. 

Les ateliers de cuisine collective culturelle sont organisés toutes les deux semaines. Je refuse des inscriptions tous les jours parce que tout le monde veut participer , se réjouit Jennifer Potvin. 

Patricia Tremblay, une participante, acquiesce. Dès la première soirée, j’ai voulu m’inscrire à toutes les autres!

Parmi les participants, il y a des plus jeunes comme des plus vieux, des habitués de la popote comme des débutants. À la fin de l’activité, la table déborde de nourriture et tout redevient silencieux, le temps de finir sa bouchée.

À une table, on s’intéresse à cette Américaine, aux raisons qui l'amènent ici. On espérait faire ce lien-là avec les nouveaux arrivants et la population. Je crois que ça marche bien parce qu’ils se reconnaissent à l’épicerie, certains veulent s’impliquer dans d’autres activités , commente Jennifer Potvin.

Il y a aussi eu une soirée de cuisine québécoise, destinée aux nouveaux arrivants. Les partages sont visiblement mutuels dans cette salle où se côtoient les odeurs de tourtières, de tacos et de tajines.

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