UN VIN MIS à L’INDEX PAR LA SAQ EN RAISON D'UNE éTIQUETTE Où ON VOIT DES FESSES
Raf Rioux, un importateur de vin de Sherbrooke, se désole que la Société des alcools du Québec (SAQ) refuse qu'il puisse importer des bouteilles Nadek Friday d'un vigneron allemand parce qu'il y a de la nudité sur l'étiquette.
L'image problématique est l'oeuvre de François Boucher, un peintre français, intitulée L'Odalisque. Créée en 1745, elle est aujourd'hui exposée au Musée du Louvre de Paris. Le vigneron Philipp Freitag travaille avec ces étiquettes qui sont issues de l'oeuvre de François Boucher depuis plusieurs années. Ces vins-là voyagent partout dans le monde, aux États-Unis, en Europe et même dans certaines régions de l'Asie. On se croyait chanceux de les avoir au Québec
, a expliqué Rafi Rioux au micro de Par ici l'info.
M. Rioux soutient que ce vin s'est retrouvé, par le passé, sur de grandes tables de la région de Montréal. Ce n'est pas un vin qui n'avait pas de vitrine. Il était très en vogue dans la sélection de vins naturels qui rentre au Québec
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La peinture problématique représente une femme couchée sur le ventre et partiellement dénudée. On voit ses fesses. Je pense qu'il y a des vitrines de commerces du centre-ville de Sherbrooke qui sont beaucoup plus vulgaires et offensantes que la toile de Francois Boucher,
croit M. Rioux.
Pour lui, ces étiquettes sont non seulement belles, mais elles permettent aux gens de découvrir l'univers du peintre. C'est toujours une question d'interprétation, mais j'aime que l'art sorte des musées. J'aime que l'art se retrouve sur des objets de notre vie, de notre quotidien. Il y a tellement de visuels insipides utilisés par des vignerons sur leurs bouteilles.Je trouve ça revigorant et fascinant qu'on utilise de l'art.
La SAQ non négociable
Celui qui est à la tête de l'agence Maelström Vin soutient que c'est la troisième commande de ce vin qu'il faisait et que c'est la première fois que la SAQ refuse son achat. Dans un courriel que la société d'État a envoyé à Raf Rioux et dont Radio-Canada a obtenu copie, on peut lire que nous avons été informés que les produits Naked Friday ont été refusés à l'interne puisqu'il démontre de la nudité. Nous allons donc refuser vos demandes soumises [...]. Nous avions accepté ce produit dans le passé, mais nous devons maintenant être plus rigoureux au niveau de l'éthique
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Raf Rioux a tenté d'avoir de plus amples explications de la SAQ. Mais, c'est comme s'adresser à une boîte noire. On envoie un courriel avec notre point de vue et, une semaine ou deux passent, et on reçoit une personne. Même si on argumente, ce n'est pas la même personne qui nous répond. C'est difficile d'avoir une conversation directe
, dit-il.
Malgré le fait que ces vins se retrouvent au Québec depuis trois ans, la SAQ refuse de reconsidérer sa position, soutient Raf Rioux. La SAQ a décidé qu'elle serait non négociable là-dessus. Pour eux, c'est vulgaire, voire offensant comme visuel.
Ce dernier explique que même si c'est une importation privée, la SAQ a un droit de regard sur les achats des importateurs.
Au moment d'écrire ces lignes, la SAQ n'avait pas répondu à notre demande d'entrevue. Toutefois, sur son site internet, dans la section sur sa politique d'importations privées, on peut y lire que la SAQ peut également refuser de vendre un produit lorsqu'elle croit raisonnablement que la vente de ce produit au Québec pourrait la faire contrevenir à la loi ou entraîner sa responsabilité notamment, en raison de toute inscription, représentation ou dessin sur l'étiquette ou le contenant
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